Comment j’ai survécu à la perte de mon enfant

Il s’appelait Mathis et il m’a quitté. Il s’appelait Mathis est il est à la fois ma plus belle rencontre et ma plus profonde déchirure. J’ai été amputée d’une partie de moi-même. Je vis l’épreuve la plus douloureuse de toute ma vie et pourtant, je suis encore debout. Il me manque. Son absence est abyssale. J’oscille encore parfois entre colère et abattement mais j’avance. Je recommence peu à peu à m’autoriser à vivre alors que mon fils, lui, ne le peut pas. Avec le temps, j’arrive à ne plus culpabiliser, à arrêter de me dire : « et si j’avais vu… si j’avais su… j’aurais pu ». On me dit que je suis sur le chemin de la résilience. Je travaille sur l’acceptation de l’inacceptable. En même temps, comment ne pas finir par accepter ce qui ne peut être changé ? Mathis n’est plus là et ne reviendra pas. C’est factuel et je n’y peux rien… Il laisse une cicatrice indélébile mais il continue à vivre à l’intérieur de moi. Je n’aurais jamais cru être capable de cela. L’être humain a des ressources extraordinaires. Si j’ai voulu témoigner à l’approche du 1er novembre, c’est pour tous ceux qui ont perdu un enfant, un parent, un conjoint, un proche ou un ami. Je souhaite leur dire qu’ils sont aussi capables de surmonter la blessure la plus douloureuse de toute leur vie. Personnellement, je n’ai pas hésité à me faire aider et guider sur ce chemin du deuil à la libération, si je peux le qualifier ainsi… Aujourd’hui, malgré ce manque, je suis plus sereine, je sais que Mathis est partout avec moi.


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